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1 ) Historique L’église est le monument le plus ancien de la commune depuis la démolition du château ; c’est aussi un exemple unique d’édifices religieux de ce type en Lot-et-Garonne : elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 23 septembre 1958 . Placée sous le vocable de Saint Pierre ès-liens , l'église a été construite au XIIIe siècle, probablement à la même époque que l'édification du château (et du XVe siècle pour le chœur et la chapelle sud) L’implantation de l’église à l'extrémité nord du promontoire qui domine la vallée de la Gupie mais sur un plan plus élevé, à l'écart du bourg qui était alors fortifié, peut paraître surprenante. En fait, elle semble répondre d’une part à un souci d’occupation rationnelle du sol, et d’autre part à une préoccupation d'ordre stratégique, l'église paroissiale ayant pu en effet servir au Moyen Age de poste avancé au château, ce qui expliquerait son allure massive et défensive. La plupart des constructions paroissiales urbaines et rurales de la région sont romanes. Elles ont fleuri un peu partout dès le XIe siècle. Ces édifices sont la plupart du temps simples et harmonieux : une nef unique le plus souvent voûtée en berceau, une abside circulaire, de rares ouvertures, un clocher-mur (appelé aussi clocher-pignon ou clocher-mur triangulaire à une ou plusieurs arcades). C’est probablement ainsi que devait être l’église primitive de Mauvezin qui aurait existé à l’emplacement du château.
Quant à l’art gothique, il est apparu dans le Sud-Ouest à partir du début du XIIIe siècle : et l’église de Mauvezin en est un exemple, bien qu’elle ait subi de notables transformations postérieures à sa construction, les plus significatives étant la chapelle sud et le chœur qui datent de la fin du XVe siècle, époque du gothique flamboyant. L'abbé Alis indique encore qu'en 1442, à la fin de la guerre de Cent Ans, l'armée du roi de France Charles VII fit le siège du château qui était alors entre les mains des Anglais. L'église, qui servait de poste avancé au château, a été battue à coups de canon d'un lieu voisin appelé le turon, où l'on pouvait encore voir nettement vers 1880 les retranchements de l'artillerie. La nef perdit le tiers de sa charpente qui abritait le chœur. Raymond de Ferrand fit construire par dessous la charpente la double travée voûtée en pierre vers la fin du XVe siècle. Ses armoiries associées à celles de sa femme Françoise de Pellegrue ont été sculptées sur l’une des clefs de voûte de la dernière travée du chœur. Les seigneurs de Mauvezin avaient droit de banc et de sépulture dans l’église paroissiale. Plusieurs membres des familles de Ferrand et d’Escodéca de Boisse ont été inhumés dans la chapelle Sainte-Anne (actuelle chapelle Saint-Joseph). L’abbé Dumas a noté dans les registres paroissiaux qu’un incendie détruisit entièrement le grand autel après la chute de la foudre sur l’église le 28 février 1741. C’est également lui qui fit construire la sacristie en 1733 dans le prolongement du chœur.
Au début de la Révolution, c’est dans l’église qu’a été célébrée la fête de la Fédération (14 juillet 1790) commémorant la prise de la Bastille. Comme le château, elle a échappé au vandalisme révolutionnaire. L’abbé Bancoux, curé de la paroisse de 1845 à 1854, fit remettre à neuf la toiture et restaurer solidement les murs extérieurs. C’est également à cette époque-là qu’une grande partie de la décoration intérieure, toujours existante, a été réalisée. L’inventaire des biens mobiliers et immobiliers dépendant de la fabrique paroissiale a été dressé le 22 mars 1906, en exécution de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat du 9 décembre 1905.
Le 28 septembre 1919, la chute de la foudre détruisit le sommet du clocher et endommagea une partie de la toiture de la nef. Le 13 février 1982, la tempête endommagea la toiture et les lucarnes qui venaient d’être restaurées, et causa la chute sur la sacristie de la croix de pierre fixée au sommet du mur du chevet. Enfin, le 7 avril 1985, la petite cloche se détacha de son axe, roula sur le toit et finit sa course dans le cimetière, abîmant au passage une fois de plus une partie de la charpente. Ces accidents nécessitèrent des travaux, souvent coûteux. Ce sont surtout les travaux réalisés entre 1976 et 1982 par une équipe de bénévoles, dans le cadre de l’association des « Amis des pierres du temps passé », créée et présidée par Mme Gisèle Clautour, originaire de Mauvezin, qui ont été les plus significatifs à cette époque.
Depuis 2003, suite à la défusion avec Marmande, la nouvelle municipalité a entrepris un vaste programme de restauration de l'église en 4 tranches: la troisième tranche vient de se terminer
2 ) Plan
3 ) Intérieur
4 ) Chapelles et chœur Les chapelles. La chapelle sud, placée sous le vocable de Notre-Dame. L’abbé Alis nous apprend qu’elle a été construite au XVe siècle, probablement à la même époque que la réfection du chœur. De petite dimension, elle s’ouvre sur la nef par une arcade qui est similaire, sauf en largeur et en hauteur, à celles de la chapelle nord et du chœur. Une fenêtre de style gothique, axée vers l’est, l’éclaire. Elle est ornée d'une voûte d'arêtes qui porte à la clef un blason en couleur : il ne correspond à aucun de ceux des seigneurs de Mauvezin et il nous a été impossible de l’identifier. Au bas du mur gauche, on peut voir une pierre grossièrement sculptée sur laquelle figurent les armoiries de la famille d’Escodéca de Boisse (trois chiens courants) à gauche et celles de la famille de Ferrand (trois bandeaux horizontaux) à droite, qui symbolisent le mariage entre Marguerite de Ferrand, dame de Mauvezin et Hector d'Escodéca, marquis de Boisse et seigneur d’Allemans, en 1624. . Cette chapelle a été décorée, probablement XIXe siècle, de motifs floraux (des roses et des lis, symboles de la pureté et de la chasteté) et d’une voûte étoilée aux couleurs vives, traditionnellement associés à la Vierge. Des deux chapelles, c’est celle qui se trouve sur la face nord qui pose le plus de problèmes de structure et de datation
La chapelle nord, autrefois placée sous le vocable de Sainte Anne puis sous celui de Saint Joseph,a été le lieu de sépulture de nombreux membres des familles seigneuriales. Ses dimensions et sa structure la différencient nettement de la chapelle sud. Nous supposons qu’elle a été construite en même temps que l’église ou à une époque un peu postérieure, mais pas au XVe siècle. A l’origine, elle était voûtée comme l’attestent les colonnes engagées dans les angles des murs et la naissance des nervures de la voûte. Il est possible que cette chapelle ait été très endommagée en 1442, comme le chœur, quand l’église a été battue à coups de canon par les soldats du roi de France. Jusqu’en 1980, elle était couverte d’un lambris qui a laissé apparaître une charpente ordinaire en mauvais état. Au-dessus de l'arcade, à l'intérieur, une fresque datant de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle, a été découverte ; elle est toujours visible, bien que très abîmée.
Le chœur.
De même largeur que la nef, il a été entièrement refait à la fin du XVe siècle, mais dans un style très différent . Il est composé de deux travées : la première est voûtée en arêtes, la seconde est couverte d’une voûte à liernes et tiercerons, caractéristique de l’art gothique flamboyant. La clef de voûte de la première travée est décorée d'une ébauche de blason et trois des cinq clefs de la seconde travée le sont également : y figurent les armes de la famille de Ferrand (au centre), celles de la famille de Pellegrue - une grue - (face sud), et deux clés entrecroisées, emblèmes de saint Pierre, patron de l’église (face nord-est). La seconde travée est percée de deux hautes fenêtres de style gothique flamboyant dont les vitraux en losanges et en couleurs ont été refaits au début des années 1980 .
5 ) Décoration intérieure
L’église semble avoir été conçue pour être peinte. L’a-t-elle été dès l’origine ou à une époque un peu postérieure comme on peut le supposer ? Le décor ornemental des murs de la nef, de la charpente, du chœur et de la chapelle sud a été réalisé vers le milieu du XIXe siècle. Un indice nous permet de l’affirmer : le décor peint autour de la cavité qui renferme le crâne du supposé chevalier croisé dans le mur sud de la nef. On sait que c’est l’abbé Mongein, curé de la paroisse de 1856 à 1877, qui l’a découvert, et c’est vraisemblablement lui encore, après les travaux intérieurs qu’il fit faire, qui décida sa décoration. La surface des murs est couverte d’un faux appareil peint à l’ocre rouge avec, au centre, des croix stylisées et des motifs floraux sur le lambris de la charpente et l’ébrasement des lucarnes. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’abbé Brousseau, curé de Lagupie, chargea un peintre d’origine italienne, Masutti, de décorer plusieurs parties de l’église. On ne possède aucune information précise sur ce peintre, sauf qu’il travailla vers la même époque dans d’autres églises de la région, comme Lagupie ou Seyches. Cet artiste talentueux a souvent laissé libre court à son inspiration et à son imagination, utilisant au mieux tout l’espace qui lui était offert, et son œuvre est loin d’être dénuée d’intérêt. Au sommet de l’arc triomphal, il a indiqué l’année au cours de laquelle il réalisa ces peintures (1942), et celles qui ornent la nef sont postérieures (1945)
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Vue d'un ULM
Vue sud ouest du faîtage
Aperçu de la nef
Aperçu de la charpente
Armories de la famille d'Escodeca de Boisse ( chapelle sud)
Blason au niveau du chœur
Enigme A qui appartient ce crâne? Le vestige le plus ancien offrant un intérêt historique et archéologique certain est la curieuse présence d’un crâne humain dans le mur intérieur sud, à deux mètres environ au-dessus du sol, entre la porte latérale et la chapelle de la Vierge. L’église réservant ce genre de sépulture aux personnes canonisées, l’hypothèse que ce crâne ait appartenu à un seigneur croisé fut émise.
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